Robert Raymer Recueil de nouvelles sur le quotidien des habitants de la Malaisie qui livre le portrait d'une société composite où les communautés se croisent mais se mélangent rarement.
LA MALAISE
Elle rejoignit ses sœurs, se disant au fond d’elle-même que les kuihs étaient de toute façon toujours meilleurs quand ils étaient faits maison. Elle était comme replongée en enfance, dans une époque heureuse et insouciante. C’est alors qu’une sirène retentit. Toutes trois interrompirent leurs tâches pour se regarder.
« La nouvelle lune est arrivée ! s’écria Sharifah.
— On fête Hari Raya demain ! entonnèrent Rina et Mira. »
LA CHINOISE
Le vieux toise le gamin d’un air mauvais, et celui-ci se recroqueville dans l’entrée. Tous deux s’étudient avec une suspicion mutuelle. Finalement, Yeoh écrase sa cigarette et fait signe à Andrew de s’approcher pour qu’il puisse mieux le voir. Puis, il fourre la dernière ang pow dans la poche du môme.
L’INDIENNE
Maman prépare des chapatis et du thé pour le petit-déjeuner. Je n’ai droit qu’aux chapatis. Aux plus petits. Pas au thé. Grande sœur a droit au thé, et Maman ne lésine pas sur le sucre. Pas pour Grande sœur. Maman ne refuse jamais rien à Grande sœur. C’est pour ça qu’elle a tout, même sa propre chambre.
Robert Raymer vit depuis plus de vingt ans en Malaisie, son pays d’adoption. De ses premières années à Penang en tant qu’enseignant, il a tiré ces nouvelles hautes en couleur, et ses chroniques ont longtemps garni les pages du quotidien New Straits Times. Il réside aujourd’hui à Kuching, sur l’île de Bornéo, avec sa femme Bidayuh et leurs deux fils.
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